...."Mutualiser les bonnes pratiques
« Il importe également de rassembler et de mutualiser les informations, les initiatives, les bonnes pratiques et les solutions qui foisonnent dans les musées mais demeurent encore éparpillées », poursuit Juliette Raoul-Duval, directrice de l'Icom (Conseil international des musées) France, selon laquelle « cette dispersion est préjudiciable à l'efficacité ». Autres pistes : renoncer aux expositions « blockbuster » ; faire circuler les oeuvres plutôt que les visiteurs dont les déplacements représentent, pour certains grands musées comme le Louvre, plus de 90 % des émissions de gaz à effet de serre ; encourager les moyens de transport vertueux ; former les directeurs, conservateurs et personnels de musée au développement durable (DD) ; nommer des référents spécialistes de ces questions dans tous les musées et créer des réseaux de « correspondants DD » dans les services des plus grandes institutions... Et s'appuyer le plus possible, au moment de monter une exposition, sur les oeuvres des collections permanentes en limitant au maximum l'emprunt de pièces qui nécessitent des transports au long cours. Ce sont quelques-unes des lignes directrices suivies par Bruno Girveau, directeur du Palais des beaux-arts de Lille, et son équipe, pour concevoir « Expérience Goya », une exposition immersive et éco-conçue qui s'est achevée le 14 février. Le nombre d'oeuvres exposées a été volontairement limité à 80 au lieu des 150 habituelles environ. Ont été privilégiés les emprunts de pièces en provenance d'Europe du Nord et écartés ceux issus d'outre-Atlantique. « L'exposition a été conçue de manière à être facilement démontable et réutilisable. 60 % des panneaux peuvent être réutilisés », explique le scénographe Maciej Fiszer qui a planché sur le projet."