Alors qu'il était au départ une affaire régionale, le cinéma indien est devenu en moins d'un siècle un phénomène mondial. Cette industrie, désormais une des plus importantes du monde, sort chaque année plus de 1500 films dans près de vingt langues. Films commerciaux en hindi tournés à Bollywood, productions « Kollywood » en langue tamoule, ou encore cinéma bengali engagé sur les questions sociales : le cinéma indien est le reflet de la diversité du sous-continent. Il est également un forum public où se mettent en scène les grands débats sociaux et culturels d'aujourd'hui.
Présentant des extraits d'une quarantaine de films et plus de 80 oeuvres d'art, Bollywood Superstars se penche sur les origines diverses du cinéma indien. Du traditionnel théâtre d'ombre du 19ème siècle aux dieux de l'écran du 21ème siècle, en passant par le cinéma muet, l'exposition explore la richesse de la tradition indienne de fabrication des images, l'influence qu'exercent sur elle des arts populaires tels que le conte, la danse et le théâtre, ainsi que les relations étroites qu'elle entretient avec la mythologie et la religion.
Fruit d'un partenariat entre le musée du quai Branly-Jacques Chirac, le Louvre Abu Dhabi et France Muséums, Bollywood Superstars est placé sous le commissariat de Julien Rousseau, conservateur du patrimoine et responsable des collections Asie au musée du quai Branly, et d'Hélène Kessous, anthropologue et spécialiste du cinéma d'Asie du Sud. L'exposition, qui s'appuie sur les prêts de 10 musées internationaux, présente notamment des accessoires autrefois utilisés par les conteurs, des marionnettes de théâtre d'ombre, des photographies anciennes, des armures mogholes, des poignards, ainsi que des lithographies mythologiques et religieuses.